C'est sous cet intitulé que s'est ouvert en septembre dernier, pour le quinzième anniversaire de la République, l'année de l'Arménie en France. Arménie, mon amie, un très beau titre en vérité. Qu'y a t-il de plus beau que l'amitié? Dans le pays qui a accueilli les rescapés du Génocide de 1915, les Français vont apprendre à connaître au travers des nombreuses manifestations qui sont organisées, les différentes qualités de notre peuple toujours profondément attaché à ses racines, qu'il soit de diaspora ou de la mère patrie.

Car en effet, quel peuple peut se targuer d'avoir en France un tel capital de sympathie? L'Arménie est à 3700 km de la France par avion. Loin des yeux, mais pas loin du coeur car comment expliquer que ces deux pays ont pu tisser au fil du temps de réels liens d'amitié? Pourtant, tout les oppose. La France a derrière elle plus de deux cents ans de république, alors que celle d'Arménie n'a que quinze ans d'âge. 63 Millions d'habitants d'un côté, à peine 3 millions de l'autre, certes avec une forte diaspora, mais là encore la balance est inégale. La France, grand pays industrialisé, socialement avancé, et l'Arménie qui a tout à reconstruire.

L'Arménien, par son exemple d'intégration, par sa loyauté envers son pays d' accueil, son courage et sa dignité dans l'effort a su conquérir l'estime de ce peuple Français que l'on pourrait considérer comme réservé, mais qui peut dans certaines circonstances se révéler extrêmement généreux. Cette largesse s'exprime le plus souvent lors de grandes catastrophes, comme un tsunami ou un tremblement de terre. Souvenez vous en 1988, après le terrible séisme de Spitak, le formidable élan de générosité auquel les Français ont participé. Rappelons nous encore la reconnaissance du Génocide de 1915. La France a osé, entrainant par la suite bon nombres d'autres pays derrière elle.

L'Arménie, elle, surprend, intrigue, passionne. Dernier bastion chrétien avant l'Asie, elle est un petit havre de paix dans cette région tourmentée du monde. Pays en pleine reconstruction elle évolue régulièrement. Certes, tout est loin d'être parfait mais pour qui a visité l'Arménie dans les années 1992-93 on ne peut qu'être admiratif devant les progrès de ce petit pays qui continuera à étonner le monde.

A nous de contribuer à faire mieux connaître ce pays qui le mérite vraiment. Il est bien connu que lorsque l'on parle d'Arménie aux Français, ils répondent tous qu'ils ont un très bon ami Arménien. A nous de renforcer ces liens avec notre peuple d'accueil. Plus que jamais, "Arménie, mon amie" deviendra alors "Arménien, mon ami".

Docteur Frédéric MANOUKIAN
Président de l'UMAF-Paris